Dans le monde de la mode et du luxe se cachent des créateurs qui parviennent à partager leur passion et leur talent à travers leurs collections. Plongez dans l’univers de la maroquinerie et de son savoir-faire d’exception, en découvrant le parcours de Juliette Angeletti, artisan d’art et fondatrice de la maison de haute maroquinerie Phi 1.618, à Paris.
Depuis son plus jeune âge, Juliette se consacre à la création. En grandissant, elle a toujours pris l’habitude de confectionner toutes ses tenues. Il lui était essentiel de concrétiser ses idées et ses pensées. Il y avait une partie d'elle qui ne pouvait pas exister sans cela. Pour autant, son parcours professionnel diffère de cette passion. Celui-ci débute par des études de juriste international. Ensuite, elle exerce dans divers domaines de médias pendant une trentaine d'années, notamment dans la publicité, le marketing et la communication. Durant ces cinq dernières années, Juliette occupe le poste d'éditrice de magazines tout en continuant ses créations. Puis, c’est ici que sa voie professionnelle prend un autre tournant. Désirant consolider ses connaissances, elle obtient son CAP d'artisanat maroquinier. Pour elle, il est essentiel de posséder ce profil d'artisanat afin d’apprendre à travailler le cuir.
Au commencement de sa nouvelle activité, Juliette concevait elle-même chaque pièce, ne faisant que du sur-mesure. Cependant, elle trouvait le temps particulièrement long et sa notoriété reposait uniquement sur le bouche-à-oreille. Alors, c’est au bout d'un an que l'idée définitive de mettre en place Phi 1.618 est apparue.
Phi 1.618 trouve son inspiration dans le nombre d'or, une divine proportion omniprésente dans la nature et exploitée par l'homme depuis des siècles, constituant la clé d'une esthétique à la fois harmonieuse et intemporelle, lui permettant de concevoir chaque pièce de haute maroquinerie. Son modèle, basé sur le nombre d'or et la nature, possède un ADN fort, guidant toutes ses créations. Ces dernières se fondent dans l'harmonie naturelle et demeurent intemporelles avec une dimension écologique grâce à leur fabrication française. Lorsque Juliette crée Phi 1.618, son but principal repose sur la proposition d’une marque de mode éco-responsable. Elle souhaite avant tout apporter du bonheur dans la consommation, un bonheur éthique et conscient. Elle veut également, dans le domaine de la mode, proposer une pièce qui perdurera longtemps, possédant une signature particulière que nous pourrions partager. Plus encore, Juliette approfondit son désir éco-responsable en utilisant du cuir pleine fleur pour ses créations, assurant ainsi sa qualité et sa longévité. Elle obtient ses matériaux grâce aux stocks dormants des grandes Maisons de luxe françaises. C’est notamment le cas de la Maison Le Tanneur, dans laquelle Juliette a eu l’occasion de travailler.
Au même titre, elle conçoit et prototype chaque projet. Elle puise son inspiration aisément, à travers diverses ressources, notamment le nombre d'or et la nature. Chaque création qu'elle conçoit est inspirée de ce nombre d'or présent dans la nature. Parmi ces dernières, nous comptons le sac Philo, créé de manière ronde, ou encore le sac Philia, présentant un côté en forme de coquillage nautile. En parallèle, ses clients constituent aussi une source d'inspiration. Il y a seulement 2 ans, en écoutant les besoins de plusieurs clientes, Juliette a conçu la célèbre pochette Phierté, composée de cuir. Lors de l'élaboration de cette dernière, la notion de double pochette est apparue. En effet, elle se questionnait sur ce qu'elle pourrait apporter d’utile pour ne pas se limiter à un produit mode tout en préservant son aspect éco-responsable. Elle élabore le modèle en se basant sur le nombre d'or, en l'intégrant de manière extrêmement pragmatique dans son quotidien. Chaque création comprend trois prototypes. Reprenons le modèle de Phierté. Ce dernier se présente d’abord de manière plate. Puis, il se retrouve partiellement bombé, avant d’être complètement bombé des deux côtés de la pochette. Ces prototypes sont constamment testés par Juliette afin d'offrir le meilleur pour sa clientèle. Selon elle, la mode se concentre davantage sur les couleurs plutôt que sur les formes et sur le côté éphémère. En écoutant ses clients qui souhaitent par exemple un sac de voyage, Juliette conçoit alors le fameux sac Phiori. Pour cela, elle sait parfaitement combiner élégance et praticité, celui-ci étant conçu pour se fondre dans une valise. Il s'agit d'un sac en cuir plissé, à mémoire de forme, qui n’existait pas jusqu’à sa création. Ce dernier nécessite beaucoup de travail avec un maître plisseur. C'est un sac remarquable, représentant l'élément central des Journées Européennes des Métiers d'Art. Et pour cause ! Personne n'avait jusqu'à présent plissé le cuir. Ses créations sont élaborées dans le but de les rendre utiles pour ses clientes.
La création, le partage et la rencontre avec d'autres artistes sont des éléments qui l’animent. La conception d'une pièce demande du temps et de la réflexion. Lorsqu'elle désire créer, son cerveau fonctionne sans dépendre de sa volonté. D’ailleurs, elle le compare fréquemment à un filet qui capture des papillons lors de ses promenades à Paris ou dans un musée. Paris joue un rôle important dans ses inspirations. En effet, la variété des styles de tenues adoptées par les femmes parisiennes l’inspire énormément. Également, les expositions l’influencent notamment à travers une infime partie du tableau. Récemment, elle a visité une exposition de lumières de Gustave Caillebotte. Sa manière d'interpréter la lumière sur l’une de ses toiles la fascine et la contente, lui permettant ainsi de se mettre dans une dimension créative. Elle apprécie ce qui est infaillible et définitif. C'est un degré d'exigence imposé par le nombre d'or et le cuir, faisant l’objet de la quête de perfection, et cela lui convient grandement.